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C'est un des micronutriments auquel on pense le moins dans les parcours de fertilité. Et pourtant, les études ont montré qu'une carence en iode, même légère ou modérée, avait un impact significatif sur la fertilité féminine.
Par exemple, cette étude publiée par la revue Human Reproduction a suivi 467 femmes qui avaient planifié une grossesse : la moitié d'entre elles étaient carencée en iode, et parmi celles qui présentaient une carence modérée à sévère, 46% d'entre elles présentaient une baisse de leur fécondité par rapport aux femmes non carencées.
Les carences en iode sont malheureusement encore fréquentes de nos jours en France : les données épidémiologiques suggèrent que la majorité des femmes en âge de procréer sont carencées en iode. Pour resituer les choses dans un contexte mondial, les japonnais par exemple présentent des taux d'iode jusqu'à 10 fois supérieurs aux nôtres ! Ceci est dû au fait qu'ils consomment régulièrement des produits iodés comme le poisson et surtout les algues.
Le mieux est de faire un examen appelé "iodurie des 24h". Malheureusement, c'est un examen peu connu et qui n'est pas remboursé par la Sécurité Sociale (il coûte entre 20 et 40€ selon les laboratoires).
Certains signes peuvent vous alerter quant à une probable carence : fatigue, déprime, prise de poids, frilosité, sécheresse cutanée, constipation, crampes.... tout se détraque petit à petit dans notre organisme, engendrant ainsi des symptômes variés qui se transforment souvent en "pathologies inexpliquées" qu'on finit par mettre sur le compte du stress.
Principalement dans les produits de la mer : crustacés, coquillages, mais surtout dans les algues (aliment le plus riche en iode). Egalement dans le sel iodé (de l'iode est ajoutée), mais attention l'iode finit par s'évaporer à la longue lorsque le sel est conservé trop longtemps.
Pour finir, il peut être intéressant de diminuer votre consommation de brassicacées si vous en êtes friand : choux, brocolis, radis, navets... qui ont tendance à augmenter l'élimination de l'iode par les urines, l'empêchant ainsi d'être bien assimilées par la thyroïde.
C'est la seule vitamine que le corps est capable de synthétiser lui même, notamment sous l'action des rayons du soleil (UVB) ou via certains poissons gras. Malheureusement aujourd'hui, 80% des français sont carencés.
La vitamine D est pourtant fondamentale pour votre fertilité sur deux plans : c'est une vitamine centrale pour l'équilibre hormonal, et pour l'équilibre immunitaire.
Concernant l'équilibre hormonal, la vitamine D contribue à la production des hormones sexuelles. Une étude de la faculté de médecine de Yale menée sur 67 femmes infertiles démontre que seulement 7% d’entre elles avaient un taux de vitamine D correcte alors que les 93% restants montraient soit un déficit soit une carence avérée en vitamine D. Des taux corrects de vitamine D permettent de réguler correctement la production d'oestrogènes et de progestérone, favorisant ainsi un climat hormonal adapté à la conception.
D'autres études ont montré par ailleurs qu'elle permettait l'implantation de l'embryon fécondé dans l'endomètre, ainsi que le développement du placenta. Une carence en vitamine D peut donc être problématique pour la nidation, et empêcher une éventuelle grossesse. Ces données sont également valables dans le cadre des FIV (même avec donneuse d'ovocyte).
Concernant l'immunité, c'est une question primordiale en début de grossesse : elle doit être ni trop forte, ni trop faible. Il faut comprendre que la grossesse est une exception immunitaire pour notre corps : c'est le seul moment de notre vie où il acceptera la présence d'un "corps étranger" en son sein. La vitamine D permet aux cellules de l'utérus de fonctionner efficacement pour repousser les infections. C'est d'ailleurs une vitamine primordiale lors de la grossesse.
Autant l'immunité est une composante relativement complexe à évaluer par dosage sanguin, autant il est très facile d'évaluer votre taux sanguin de vitamine D.
La vitamine D se synthétise lorsqu'on s'expose au soleil. Néanmoins, cela n'est pas toujours possible (en hiver, ou lorsqu'on travaille en intérieur toute l'année) et il faut toujours appliquer de la crème solaire en cas d'exposition.
Dans l'alimentation, elle est présente dans les poissons gras, les produits laitiers, les oeufs... Dans les compléments alimentaires, il convient de la choisir sous forme huileuse (car elle est liposoluble), et privilégier la vitamine D3 plutôt que D2.
C'est une carence fréquente, surtout chez les personnes qui ont alimentation tournée vers le végétal. L'idée ici n'est pas de porter un jugement sur ce régime alimentaire (d'ailleurs il faut savoir que les animaux d'élevage sont eux-mêmes supplémentés en B12 pour fournir un apport correct à ceux qui mangent de la viande). Cette carence est relativement fréquente, mais néanmoins très impactante sur la fertilité : il a été démontré que la vitamine B12 contribuait entre autres à épaissir la muqueuse utérine, et limiter les risques de cycles anovulatoires.
C'est une vitamine qui intervient également dans la division cellulaire, ce qui peut impacter le bon développement de l'embryon. Elle est par ailleurs étroitement liée à la vitamine B9 : une carence en B12 peut entraîner une carence en B9 et inversement. Supplémenter en vitamine B9 est donc inutile lorsqu'il existe une carence en vitamine B12, car celle-ci ne peut tout simplement pas s'exprimer de façon optimale dans ses différentes fonctions physiologiques.
Plusieurs manifestations peuvent vous alerter : des crampes musculaires, une irritabilité, de la fatigue, des fourmillements dans les extrémités, de la confusion et des pertes d'équilibre, des aphtes dans la bouche à répétition...
Cette carence est à prendre au sérieux, car lorsqu'elle dure trop longtemps les dommages neurologiques peuvent être irréversibles.
Un simple dosage sanguin permet de connaître vos niveaux de vitamine B12. Vous pouvez demander à votre médecin de vous prescrire cet examen, d'autant plus si vous mangez peu ou pas de produits d'origine animale.
Essentiellement dans les produits d'origine animale : la viande, les abats, les oeufs, les produits laitiers, les crustacés. Si ces aliments sont exclus de votre assiette, il est intéressant d'envisager avec l'accord de votre médecin la mise en place d'une supplémentation en vitamine B12 sur le long terme.
Sous forme de compléments alimentaires, il faut choisir une forme méthylcobalamine qui est très bien assimilée par l'organisme et donc idéale dans le cadre d'une supplémentation naturelle.
En résumé, si vous souffrez d'infertilité inexpliquée il peut être intéressant de demander à votre professionnel de santé d'évaluer vos taux d'iode, de vitamine D et de vitamine B12. Ce sont des examens relativement simples à réaliser mais qui peuvent vous apporter de vraies réponses, surtout si aucune investigation n'a été entreprise dans ce sens jusqu'à présent.
Merci pour cet article, est ce qu’il y a des marques que vous recommandez pour se complémenter en iode et vitamine D?
Bonjour Mounira, merci pour votre question. Concernant la vitamine D, voici les principaux points d'attention :
- choisir une forme vitamine D3
- penser à prendre la vitamine D pendant un repas qui apporte du gras
- privilégier une supplémentation faible (2000 ui/jour) mais quotidienne, sauf bien sûr avis contraire de votre médecin.
Je recommande très régulièrement celle de Nutri and Co, à base de lichen boréal, ou celle de Sunday Natural pour son excellent rapport qualité-prix.
En espérant vous avoir aidée.
Bien sincèrement,
Alice