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Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal fréquent qui présente de nombreux défis pour la santé reproductive et générale des femmes. Aujourd'hui, nous nous penchons sur une approche thérapeutique innovante proposée par Lara Briden et Jerilynn Prior : la thérapie cyclique à la progestérone, qui vise à atténuer les symptômes du SOPK et améliorer l'équilibre hormonal.
Le SOPK engendre une série de complications, notamment des irrégularités menstruelles, un déséquilibre hormonal, et des problèmes de fertilité, impactant significativement la qualité de vie des femmes. Les symptômes variés, tels que l'acné, l'excès de poils et le gain de poids, rendent ce syndrome particulièrement éprouvant.
La progestérone, une hormone féminine cruciale, joue un rôle essentiel dans la régulation du cycle menstruel et la préparation de l'utérus pour une grossesse éventuelle. Les femmes souffrant de SOPK connaissent souvent un déficit en progestérone, aggravant ainsi leurs symptômes.
Lara Briden et Jerilynn Prior nous proposent une méthode novatrice : la thérapie cyclique à la progestérone. Cette thérapie consiste à administrer de la progestérone à des moments spécifiques du cycle menstruel pour imiter le schéma hormonal naturel et rééquilibrer les niveaux hormonaux.
La progestérone intervient dans le cycle en rétablissant l’équilibre hormonal, favorisant ainsi un environnement propice à la régulation des cycles et à l’ovulation. Ce rééquilibrage hormonal contribue également à réduire les niveaux d'androgènes, minimisant ainsi les symptômes tels que l'acné et l'hirsutisme. Elle intervient également dans la régulation métabolique, la thérapie cyclique à la progestérone pourrait ainsi favoriser la perte de poids chez les femmes SOPK.
La progestérone agit comme un agent régulateur clé dans l’équilibre hormonal global du corps féminin, et son implication est particulièrement notable dans le traitement du SOPK. Pour comprendre son rôle central, il est important de regarder comment cette hormone interagit avec d'autres hormones telles que la GnRH, la LH et la FSH.
La GnRH, produite dans l'hypothalamus, commande à l'hypophyse de libérer la LH et la FSH. Ces hormones sont essentielles pour réguler le cycle menstruel et la production d’ovocytes par les ovaires.
La progestérone modère la production de GnRH. Un niveau adéquat de progestérone assure une libération équilibrée de GnRH, essentielle pour la régulation de la production et de la libération de LH et de FSH. En contrôlant la libération de GnRH, la progestérone contribue indirectement à réguler les niveaux de LH et de FSH, éléments clés dans la maturation des ovocytes et dans la régulation du cycle menstruel.
La LH et la FSH jouent un rôle crucial dans le processus d’ovulation. La FSH stimule la maturation des follicules dans les ovaires, et la LH déclenche la libération de l'ovule mature du follicule (ovulation).
Dans le SOPK, il existe généralement un déséquilibre de ces hormones, avec des niveaux élevés de LH par rapport à la FSH. Cela perturbe la maturation des follicules et l’ovulation, contribuant ainsi aux symptômes du SOPK.
En régulant la libération de GnRH, la progestérone aide à équilibrer les niveaux de LH et de FSH, facilitant ainsi la maturation folliculaire et une ovulation régulière. Cela peut améliorer les symptômes du SOPK, tels que les irrégularités menstruelles et l’infertilité, en restaurant l'harmonie hormonale et en soutenant le cycle reproductif naturel.
La thérapie implique l’administration de progestérone à des jours spécifiques du cycle. En cas de cycles irréguliers ou d'aménorrhée, Lara Briden préconise la prise de progestérone pendant 2 semaines d'affilée, puis de faire une pause les 2 semaines suivantes. Généralement, des saignements de privation sont observés à la suite de l'arrêt. Ce ne sont pas des règles, mais bien le résultat d'une privation d'apport de progestérone.
Ce schéma doit être répété jusqu'au retour de l'ovulation. Une fois qu'une ovulation régulière est constatée, il convient d'adapter le traitement et de ne prendre la progestérone qu'en phase lutéale. Je vous conseille de pratiquer la symptothermie pour suivre votre cycle de façon précise (pour en savoir plus sur la méthode de la courbe de température rendez-vous dans cet article).
Lara Briden insiste sur le fait que la progestérone doit être sous forme bioidentique (par exemple Utrogestan®), prise par voie orale et uniquement le soir au coucher pour limiter les risques de somnolence. En terme de dosage, elle indique 100mg/jour mais cela doit être adapté en fonction des profils.
Après un certains nombre de cycles (Lara Briden évoque 6 cycles minimum), il est possible que l'ovulation soit suffisamment rétablie pour que vous n'ayez plus besoin de prendre de la progestérone.
Je sais que vous êtes nombreuses à avoir déjà reçu une prescription de Duphaston® de la part de votre gynécologue. Duphaston® étant un dérivé de progestérone, vous vous demandez certainement en quoi la thérapie cyclique diffère d'une simple prise de Duphaston®.
Voici quelques points qui peuvent vous aider à distinguer les deux approches :
La différence majeure entre la thérapie cyclique à la progestérone et Duphaston® réside donc dans l'origine de la progestérone utilisée, l'approche du traitement, et la manière dont elles interagissent avec le corps. La progestérone bioidentique dans la thérapie cyclique a l'avantage d'être identique à celle produite par le corps humain, permettant une intégration et une régulation plus naturelles des hormones, tandis que Duphaston®, en tant que médicament synthétique, pourrait ne pas offrir une action aussi régulatrice et harmonieuse et pourrait présenter plus d'effets secondaires. Le timing et la durée de la prise sont également des éléments différenciants essentiels.
La thérapie cyclique à la progestérone pourrait bien être un tournant pour les femmes souffrant de SOPK, offrant une méthode pour rééquilibrer les hormones, atténuer les symptômes et améliorer la qualité de vie. Je vous rappelle qu'il est toutefois essentiel d'adopter une approche individualisée et de consulter un professionnel de la santé avant de démarrer ce traitement.
L'article original de Lara Briden est consultable à cette adresse (en anglais) : https://www.larabriden.com/cyclic-progesterone-therapy-for-pcos/
bjr peut on prendre de la progestérone quand on a un adénome hypophysaire a prolactine?merci
Bonjour, dans l'absolu oui l'utilisation de progestérone n'est pas contre-indiquée en cas d'adénome hypophysaire
L'utilisation d'oestrogènes en revanche doit être évitée en cas de macroprolactinome (adénome >10mm).
Mais bien sûr il convient avant tout d'en discuter avec votre médecin !
A bientôt
Alice
Bonjour Alice! Merci pour cet article très intéressant!
Que pensez vous de la crème à la progestérone bio-identique à base d'igname?
Bonjour Joséphine,
Merci pour votre commentaire. La crème à la progestérone bio-identique à base d’igname est souvent utilisée comme alternative naturelle pour réguler les niveaux de progestérone. Toutefois, son efficacité peut varier d’une personne à l’autre, notamment en fonction du dosage et de la qualité du produit. Il serait judicieux de consulter un professionnel pour évaluer si cette option convient à vos besoins spécifiques.
N’hésitez pas à partager plus de détails sur votre situation si vous avez d’autres questions !
A bientôt
Alice