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SI vous êtes ici, c’est probablement que vous (ou quelqu’un de votre entourage) venez d’être diagnostiquée SOPK et que mille questions se bousculent dans votre tête.
SOPK : 4 lettres derrières lesquelles se cache un dysfonctionnement physiologique global, appelé Syndrome des Ovaires Polykystiques. Cette pathologie touche environ 1 femme sur 7 mais ce chiffre est probablement sous évalué. C’est également l’une des premières causes d’infertilité.
Décortiquons ensemble dans cet article les différentes causes et conséquences de ce syndrome, afin de vous donner des clés de compréhension.
Le SOPK est un déséquilibre hormonal relativement fréquent chez les femmes. C’est une pathologie multifactorielle qui trouve sa source dans un dérèglement des hormones produites par les ovaires et l’hypophyse, ainsi que dans un dérèglement des fonctions métaboliques.
Cette pathologie a été découverte en 1935 par Stein-Leventhal, d’où son nom de “Syndrome de Stein-Leventhal”.
En France et en Europe, les autorités sanitaires ont établi un consensus autour du diagnostic du SOPK. Il s’agit des critères de Rotterdam, dont voici la liste :
En France, pour être diagnostiquée SOPK, vous devez réunir au moins 2 de ces 3 critères. Pour bien comprendre, voici quelques exemples de situations dans lesquelles le diagnostic peut être posé :
Il est bien précisé qu’il s’agit du diagnostic effectué en France, car dans d’autres pays les critères retenus ne sont pas les mêmes. Aux États-Unis par exemple, l’hyperandrogénie clinique ou biologique est un symptôme qui doit obligatoirement être présent pour que le diagnostic du SOPK soit posé.
Tout le vocabulaire du Syndrome des Ovaires Polykystiques tourne autour de l’idée de “kystes”, mais ce terme est en réalité erroné. À l’époque, lorsque cette pathologie a été découverte, les médecins ont pensé que les petites masses visibles à l'échographie ovarienne étaient des kystes. Aujourd’hui, nous savons qu’il s’agit en réalité de follicules.
Les follicules sont des petites poches dans lesquelles maturent les ovocytes. Lorsqu’un ovocyte est prêt à être libéré, le follicule dit “dominant” se rompt pour le laisser passer : c’est l’ovulation.
Lorsqu’on est touchée par le SOPK, la maturation des ovocytes est plus lente, voire impossible : c’est ce phénomène qui cause une accumulation de follicules dans les ovaires. Aucun follicule ne domine, les ovocytes stagnent dans leurs petites poches sans parvenir à être libérés régulièrement. On observe alors ce qui s’apparente à “un bourrage papier”, avec un aspect “polykystique” des ovaires à l’échographie.
Une expression plus juste serait donc “ovaires d’aspect multifolliculaires”.
On a tendance à classer le SOPK dans 4 grandes catégories. Attention néanmoins à garder à l’esprit que vous pouvez appartenir à plusieurs de ces catégories simultanément. Il ne faut pas forcément chercher à tout prix à rentrer dans l’une de ces cases, l’essentiel étant plutôt de trouver la source du déséquilibre pour bénéficier d’une prise en charge individualisée.
Voici les 4 catégories :
→ ce paramètre peut être testé par un test HOMA
→ ce paramètre peut être testé par une mesure biologique de la CRP ultra sensible
→ ce paramètre peut être testé par une mesure biologique du taux de SDHEA et cortisol
Le SOPK est un dysfonctionnement des fonctions métaboliques et endocriniennes qui peut avoir de multiples répercussions sur la santé d’une femme. Il faut savoir que cette pathologie est présente tout au long de notre vie : à ce jour, il n’existe aucun traitement pour guérir du SOPK. L’idée ici n’est pas de vous effrayer, mais de vous faire prendre conscience que le SOPK est un syndrome global qui doit faire l’objet d’une prise en charge élargie.
Rassurez-vous : certaines habitudes alimentaires, une hygiène de vie saine, ainsi que des compléments ciblés peuvent grandement améliorer le quotidien des femmes SOPK.
C’est souvent au cours d’un projet de grossesse que les femmes découvrent qu’elles sont atteintes du syndrome : l’absence ou la rareté des ovulations réduisent considérablement leurs chances de tomber enceinte.
Les femmes touchées sont également plus à risque de faire des fausses-couches, car la qualité ovocytaire se trouve impactée par les dysfonctionnements hormonaux.
C’est un phénomène complexe qui fera l’objet d’un article dédié, mais l’hyperinsulinisme et la résistance à l’insuline ont des conséquences en cascade sur l’organisme :
Bien que toutes les femmes touchées par le SOPK ne soient pas en surpoids, cela reste un des principaux risques de cette pathologie. Quand le surpoids est combiné à une insulino-résistance, il devient difficile de perdre ce poids en trop. D’une part, le dysfonctionnement métabolique bloque la perte de poids, et d’autres part les femmes concernées ont souvent un très fort attrait pour le sucre.
Malheureusement, ces difficultés conduisent une grande partie des femmes à moduler leurs habitudes alimentaires, parfois à l'extrême. Il n’est pas rare de voir apparaître des situations de tri alimentaires, de régimes constants et intensifs, de crises d’hyperphagie voire d'anorexie ou de boulimie.
Ces comportements doivent faire l’objet d’un suivi sérieux car ils peuvent mettre la santé de la femme en danger, et la plonger dans un état anxieux ou dépressif. Si vous vous reconnaissez dans l’un de ces symptômes, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel de santé compétent.
D’autres pathologies peuvent se développer sous l’effet du SOPK, comme une hypothyroïdie (qui peut également être une cause du SOPK) ou des maladies cardiovasculaires.
Les critères de Rotterdam font aujourd’hui débat auprès de la communauté scientifique. Certains professionnels de santé estiment que le SOPK est une pathologie exclusivement caractérisée par l’hyperandrogénie. Il arrive en effet que certaines femmes soient diagnostiquées SOPK alors qu’en réalité leur problématique trouve sa source ailleurs. Cela a pour conséquence de retarder la prise en charge, et l’amélioration de leurs symptômes.
De nombreuses femmes ayant des cycles irréguliers ou une absence de règles ont effectivement des ovaires d’aspect polykystique à l’échographie. Ce phénomène est logique puisqu’en situation d’aménorrhée, aucune ovulation ne se produit causant ainsi une accumulation de follicules dans les ovaires. Néanmoins, l’absence de règles et le blocage de l’ovulation peuvent avoir d’autres explications que le SOPK. Parmi elles, une hypothyroïdie, une aménorrhée d’origine hypothalamique, ou encore une prolactine trop haute.
C’est pourquoi il est essentiel dans votre parcours de vous entourer de professionnels de santé compétents et à l’écoute. Si vous avez un doute sur votre situation, n’hésitez pas à en parler avec votre gynécologue. Le SOPK est aussi un diagnostic d’exclusion, vous êtes en droit de demander des investigations biologiques complètes afin d’éliminer les autres causes possibles, et bénéficier d’une prise en charge adaptée et efficace.